Fabienne Denis, une étoile s’est tue dans le silence sacré

Il arrive, parfois, que des voix ne meurent jamais. Elles s’éloignent, peut-être… mais dans leur sillage, elles laissent une vibration, un frisson dans l’air, une empreinte invisible dans le cœur de ceux qui les ont écoutées.

Fabienne Denis faisait partie de ces voix-là.

Son départ n’est pas une simple nouvelle : c’est un vertige pour celles et ceux qui, un jour, ont croisé sa musique comme on croise un ange dans une ruelle.

Elle chantait avec l’âme

Fabienne ne chantait pas : elle murmurait des secrets aux pierres, éveillait la mémoire du tambour, caressait les racines du monde.

Chez elle, le chant n’était pas performance, mais incantation.

Elle savait convoquer les anciens sans folklore, donner au souffle l’ampleur d’un sanctuaire.

Il n’est pas étonnant que sa voix ait si bien su marier le vaudou haïtien et les accents lyriques. C’était là toute sa magie : faire danser les contradictions dans un même souffle.

 Un souffle qui ne s’éteint pas

Elle est partie. Oui.

Mais elle laisse dans l’air comme une musique que l’on croit encore entendre, un air qu’on fredonne sans y penser, un timbre qui traverse nos silences.

Fabienne, ton départ me rappelle que les plus grandes voix ne se mesurent pas à leur popularité, mais à leur pouvoir de guérison.

Tu avais cette force : dire l’invisible, nommer les douleurs enfouies, soigner par le chant ce que les mots seuls ne pouvaient atteindre.

Pour toi, ces mots d’au revoir

Et moi, simple passante parmi les auditeurs/auditrices de ton œuvre, je t’écris ces quelques lignes, comme on glisse un galet sur la mer — pour qu’il rejoigne l’horizon.

Tu n’es plus là, mais tu es partout.

Dans la rumeur du vent, dans les pas d’un danseur, dans le cri sacré du tambour.

Ton chant est devenu lieu.

Et ce lieu est en nous.

Repose en paix, femme de voix, femme de foi.

Que le royaume des ancêtres t’accueille avec les bras ouverts, et que ta lumière continue de nourrir nos rêves.

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